#BLOG5 CROSSFIT FRÉJUS
UNE SALLE DE SPORT PAS COMME LES AUTRES
LA BASE DU CROSSFIT: LE CARDIO
Lors des séances d’essai, on voit souvent 2 types de profil: les personnes qui pensent avoir un cardio suffisant pour maîtriser leur premier WOD et celles qui pensent que le WOD va leur provoquer une crise cardiaque. Heureusement pour la deuxième catégories, bien souvent ils ont tous tort.
LE CARDIO: L’ÉLÉMENT COMMUN DE TOUTES LES SALLES DE SPORT
Dans la pyramide du CrossFit, qui veut que chaque palier ne peut pas exister sans celui d’en dessous (avant d’atteindre un étage supérieur, il faut maîtriser le précédent), il se situe au deuxième étage juste après la nutrition et avant la gymnastique, l’haltérophilie, et les autres sports. Ça veut dire que même si tu peux lever 130 kg au clean and jerk, si tu n’as pas la capacité pulmonaire pour courir 100 mètres, il te sera difficile de finir un WOD. La force est inutile sans le souffle. C’est le socle de tout le reste.
Quand j’ai commencé à CrossFit Fréjus, j’avais la capacité cardio d’un panda en fin de vie, autrement dit: j’étais essoufflé en me brossant les dents. Je n’avais aucune connaissance des différentes filières que la capacité cardio recrute ni comment la développer. Grâce au coaching de Micka notamment, on a réussi à travailler sur cet axe qui était de loin mon plus gros point faible et ma bête noire. J’angoissais littéralement de devoir faire une séance de 40 minutes de cardio pure et je savais que ça allait être un moment de souffrance. Alors on a appliqué la méthode préférée de Micka: le matraquage.
En plus de la séance cardio en WOD du jour de la box, j’ai commencé par un cycle d’assault bike de 6 mois, à coups de 2 séances à intensité différentes par semaine: une séance axée sur la filière anaérobie lactique, qui consiste à bouger à haute intensité sur un laps de temps court, donc plusieurs sprints de 3 minutes avec un peu de récup entre chaque tour, et une séance plus axée sur la filière anaérobie qui permet de bouger à un rythme soutenu sans s’arrêter dans un laps de temps plus long, qui augmentait de semaine en semaine. Il me semble que la dernière semaine, c’était un 3x 12 minutes avec 4 minutes de recup entre chaque tour. Les autres adhérents qui me voyaient faire ça et qui lisaient ma séance sur le tableau en face de moi me jetaient un regard dans lequel je pouvais lire « mon pauvre, pourquoi tu t’infliges ça? »
Une fois qu’on a posé les bases avec ce cycle là, on est passé à un cycle de rameur. Je l’ai abordé avec plus de serenité en me disant qu’après tout, qu’est ce qui peut bien être plus dur que l’assaut bike? J’ai vite eu ma réponse. Le rameur est déjà plus technique et m’a demandé bien plus d’énergie et de mental que le cycle précédent.
Première semaine, on fait des test: 500m, 10km et 1 heure pour la distance. Du coup, j’ai commencé ce second cycle comme le premier: avec peur et sans aucune envie. Mais c’est aussi l’un des avantages d’avoir un coach qui nous accompagne: il nous guide avec bienveillance et nous donne la motivation pour avancer (et il nous laisse pas le choix de toute façon).
Pour ce cycle là, même process: 2 séances par semaine, une à intensité haute, l’autre un peu plus basse mais plus longue, et on enchaine. Ça a été 6 mois de torture pendant lesquels Micka a pu stocker un nombre incalculable de photos de moi en PLS par terre à coté du rameur. Dernière semaine de cycle, on refait des test: 5km, 10km et de nouveau 1 heure. J’ai explosé mes premiers scores, je suis passé sous les 19 minutes pour le 5km, sous les 42 pour le 10km et ramé presque 1,5 km de plus dans l’heure.
Mais surtout, ça s’est ressenti dans mes WOD. La capacité cardio est évidement transversale et j’ai pu transposer tout ce que j’ai travaillé avec les ergo sur le floor: ça m’a rendu capable de bouger plus vite, plus longtemps, et de gérer mes efforts différemment.
MOURIR MILLE FOIS
Tout ça a pris plus d’un an de cycle à faire des séances 100% cardio pendant lesquelles je me demandais ce que je faisais là, mais au bout du compte le résultat était indéniable. Après ça on a intégré des IWT dans mes entraînements et c’était tout aussi dur. Pour ceux qui ne connaissent pas, ça consiste à bouger à 100% d’intensité sur un circuit court où on met généralement un élément cardio, un élément de gym et un élément de charge externe, exemple: 15 cal ski erg, 10 pull-up, 5 thrusters à 50kg. Ça doit être court et intense. Et on recommence 5 ou 6 fois en prenant 3 minutes de récup entre chaque tour. C’est une horreur absolue aussi. J’ai eu le sentiment de mourrir mille fois.
Mais comme tout ce qui est difficile et qui ne procure aucun plaisir sur le moment, on apprécie le fruit du travail plus tard. Aujourd’hui, je ne râle plus quand je vois que le WOD du jour est un WOD cardio, il m’arrive même d’en faire de moi-même quand je n’ai pas trop envie de m’entraîner. Je fais du cardio simple, des séances que je faisais pendant ces cycles juste pour le plaisir de bouger et de transpirer. Une fois ou deux par an, je me refais même un petit cycle plus court, de quelques semaines pour remettre un petit rappel au moteur. Le seul défaut du cardio, c’est que c’est absolument pas fun. On s’ennuie au milieu d’un 10 km rameur, on crache nos poumons après des sprints sur l’assault bike, et on pleure quand on sait qu’il reste 2 tours de l’IWT horrible qu’on est en train de faire. Sur le papier, c’est pas sexy, c’est pas Instagrammable. En pratique non plus, mais c’est l’élément fondamental du sport: pouvoir bouger, peu importe l’intensité, peu importe la durée.
En bref, j’ai un peu tout fait et c’est un travail ingrat mais qui porte ses fruits, même si le cardio n’est toujours pas mon plus gros point fort aujourd’hui. C’est surement l’élément du CrossFit que j’ai le plus travaillé depuis 6 ans que j’en pratique, et au delà de la capacité cardiaque j’ai aussi trouvé que c’était les meilleurs WOD pour travailler le mental: quand on sait qu’on part pour 45 minutes ou 1 heure de travail en faisant rien d’autre que courir, sauter à la corde et ramer, où on prend pas une seule minute de plaisir, ça demande de la résilience pour aller au bout de l’effort. Ça m’est même arrivé de voir un copain avec qui je faisais ce genre d’entraînement lâcher l’affaire et partir à la douche. Et c’est comme à chaque fois, sur le moment on s’en rend pas compte mais c’est exactement ce genre de WOD qui nous fait comprendre avec le recul qu’on est capable de faire bien mieux que ce qu’on pensait capable de faire, ça forge le caractère.
Quand j’ai fait les Affiliates Battle en Juillet, avant le week-end Micka m’a dit « va falloir mourir 8 fois, mais tu sais faire. » Est-ce que j’aurais su le faire sans passer toutes ses heures à cravacher sur mes ergo? Pas si sûr. Ça m’a permis de travailler le coeur et m’a appris à le mettre à l’ouvrage dans mes efforts. Le coeur, ça reste le moteur du corps.